Otome game R18 ?! Fashioning Little Miss Lonesome.

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On a déjà vu bien des choses… BL game ? Check. Yuri ? Check. BL game pour mecs hétéros ? Aussi improbable que ça puisse paraître… check.  Et aujourd’hui, on s’attaque à une nouvelle curiosité: un otome game érotique ! Bien qu’ici, érotique soit un euphémisme… Il s’appelle Bocchi Busume x Produce -Keikaku-, renommé « Fashioning Little Miss Lonesome » par MangaGamer.

MangaGamer qui, il est vrai, nous sort des eroge à toutes les sauces, mais on n’avait encore jamais vu d’équivalent pour un public féminin. Après, on peut aussi se demander s’il y a vraiment une demande pour ce genre de trucs… Je ne dis pas que les femmes ne peuvent pas être amatrices de contenu R18, au contraire, elles en produisent même pas mal, mais là en l’occurrence, on est dans un cas assez similaire à celui d’Omiai Aite wa Oshiego, Tsuyokina, Mondaiji., anime diffusé cet automne. Le titre s’adresse, de base, à un public féminin, mais ce sont des hommes qu’on retrouve aux commandes, et le résultant n’est, finalement, pas bien différent d’un hentai.

Bocchi Musume, tout en étant un niveau au-dessus, est quand même dans la même veine. Pourtant, ses développeurs, Kalmia8, se spécialisent dans l’otome game pour adultes, mais… je soupçonne le staff d’être composé majoritairement d’hommes. Information à vérifier mais les scénaristes et graphistes ont l’air d’avoir travaillé sur beaucoup d’eroge (pour hommes, évidemment) avant d’être chez Kalmia8.

Bref, je vais abréger parce que tout ceci ne vous dit pas grand chose sur le jeu en lui-même, mais c’est toujours important de savoir qui est derrière. On va de toute façon avoir l’occasion d’en reparler, mais en attendant…

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Nous incarnons Tachibana Ema, une hikikomori qui ne sort de chez elle que pour faire acte de présence en classe. Ses 1m75 lui ont toujours valu beaucoup de moqueries, et son aura sinistre ne la rend pas très approchable. Elle s’est résignée à mener une vie de solitaire, elle veut juste être tranquille et ne pas trop attirer l’attention et… et ça tombe mal pour elle, parce que ~deux des garçons les plus séduisants du lycée~ se sont mis en tête de faire d’elle un mannequin.

D’un côté, nous avons donc Miki, un couturier amateur dont Ema est la « muse », et son meilleur ami, Saito, bien décidé à faire coopérer notre héroïne même s’il doit utiliser la force.

(Alors que j’écris ces lignes, je réalise que leurs prénoms commencent par « S » et « M », ce qui est rigolo compte tenu du fait qu’ils sont censés respectivement être sadique et masochiste. Finalement, ces traits ne ressortent pas plus que ça, mais ils sont quand même deux opposés dans le sens où Miki est très mielleux et collant, tandis que Saito est plus agressif et « tsundere ».)

Le jeu a donc seulement deux routes (qui ont chacune deux fins), mais, à côté de ça, on a énormément de « bad ends », et une route « ménage à trois » qui a, elle aussi, plusieurs fins possibles. Ce qui fait qu’en tout, on se retrouve avec 20 fins différentes ! Y’a de quoi faire !

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Recherche de petits surnoms affectueux.

J’ai commencé avec Saito. Personnalité détestable au début, il s’adoucit au fur et à mesure qu’on apprend à le connaître et on se rend compte qu’il a le cœur sur la main. Un classique dont on ne se lasse pas !

Sa route avait quand même quelques problèmes d’écriture et, surtout, de rythme. Par exemple, la partie qui se déroule dans un butler café est, certes, bien rigolote, mais trop longue ! Et la première scène de sexe est si bizarrement amenée; elle s’intègre assez mal au reste, et faisait très « coup d’un soir »; ce qui n’est pas forcément mal, mais y’avait de bien meilleures occasions où ils auraient pu s’envoyer en l’air et où ça aurait eu l’air un peu plus naturel.

Au bout du compte, on est sur une fin ouverte, où on est même pas trop sûr de s’ils sont en couple ou pas.

Et je me suis dit… pourquoi pas. Après tout, le but premier ici n’est peut-être pas la romance.

Pourtant !!! A ma grande surprise, la route de Miki était beaucoup plus niaise et romantique. Même si la limite entre attendrissant et LOURD/collant est parfois très flou, il est, dans l’ensemble, bien mignon. Malheureusement, la relation amoureuse est moins crédible. Ema a l’air beaucoup moins investie que Miki, ce qui fait qu’on a parfois un peu de mal à croire en leur « histoire d’amour ».

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C’est donc bien dommage: la relation qui avait le plus de potentiel n’avance pas autant que celle qui semble forcée.

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Period: Cube – Sword Art Online rencontre Ore no Imouto.

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C’est une joie de vous retrouver aussi vite pour une nouvelle review d’otome game. En effet, c’était il y a à peine quelques semaines que je désespérais à cause de Norn9 et… je ne me suis pas laissée une minute de répit!, j’ai tout de suite enchaîné avec Period: Cube ~Shackles of Amadeus~.

Le titre de l’article vous aura peut-être mis la puce à l’oreille: l’histoire se déroule dans un jeu vidéo en réalité virtuelle. On incarne Kazuha dont le grand-frère, Shiki, n’a pas donné de nouvelles depuis plusieurs jours. Leur ami d’enfance, Hiroya, s’inquiète aussi, et lui apprend que sa soudaine disparition pourrait avoir un rapport avec un MMORPG. « Arcadia » étant sa seule piste pour retrouver son frère, Kazuha s’y créé un personnage et… se retrouve aussitôt prisonnière du « World V ». Pire encore, elle se voit attribuer le statut d' »Almighty », l’épée la plus rare du jeu, seul espoir pour les joueurs de venir à bout du donjon Ark pour retourner dans le monde réel.

Pas besoin de vous faire un dessin, vous avez déjà entendu ce même scénario plus d’une fois: l’âme des joueurs est prisonnière du jeu tandis que leur corps est inconscient dans le monde réel, et bien sûr, mourir dans le jeu signifie mourir dans la vraie vie. Cependant !, les joueurs peuvent se déconnecter temporairement quand ils finissent des quêtes. Le niveau de difficulté de la quête détermine le temps qu’ils peuvent passer dans le monde réel avant d’être à nouveau téléporté dans le jeu.

Aussi, dans Arcadia, deux races s’opposent: les anges et les démons. Si un joueur appartenant au camp des démons termine le jeu en arrivant au dernier palier de l’Ark, tous les démons seront renvoyés dans le monde réel, tandis que les anges mourront, et vice-versa. Comprenez donc qu’à priori, il n’y aucun moyen de sauver tout le monde.

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Vous suivez ? Avec une histoire pareille, je sentais les incohérences et les explications tordues à des kilomètres. Spoiler alert ! j’avais raison ! Mais étonnamment, ça ne m’a pas dérangé outre mesure, sans doute parce que j’ai (Norn9) vu (DRAMAtical Murder) pire (Ozmafia!!). Certains éléments étaient tirés par les cheveux et j’ai dû prendre sur moi pour juste les… accepter et pas trop poser de questions, mais dans l’ensemble, j’ai quand même bien aimé l’histoire. Je pense être dans la minorité en disant ça, mais je mentirais si je disais que j’ai passé un mauvais moment en y jouant.

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Et je ressens un peu la même chose par rapport à l’héroïne. Pourtant, elle m’a frustrée !! Elle a ces pouvoirs quasi-divins et elle n’a aucune idée de comment les utiliser. Je peux concevoir qu’elle ne soit pas une habituée des jeux en ligne, mais c’est tout juste si elle sait allumer un ordinateur ?! Mais elle fait de son mieux, je ne peux pas lui retirer ça, elle a la volonté d’aider et de protéger ceux qui l’entoure. Sauf que ça ne suffit pas ! Et elle dépend constamment des autres, et ne progresse jamais vraiment (je crois que le niveau maximum qu’elle peut atteindre dans le jeu est le niveau 6…).

Elle a pourtant tellement de potentiel. J’aimerais voir des héroïnes qui excellent dans leur domaine. Qui n’ont pas tout à apprendre, qui ne sont pas naïve du monde qui les entoure.

Mais bon. Là encore, j’ai vu pire, donc je ne m’en suis pas formalisée, et j’ai fait avec. Peut-être que je suis juste blasée…

On notera quand même une poignée de personnages féminins sympas. Ira, le meilleur personnage du jeu!!!, une toute petit fille mais qui fait partie des meilleurs joueurs d’Arcadia. Elle adore les MMO mais elle veut quand même retourner dans le monde réel parce qu’elle a envie d’aller à l’école ! Elle perd pas le nord, c’est la meilleure !

J’ai aussi beaucoup aimé Domina, elle tient une taverne, est respectée de tous, et elle a la douce voix de Chiwa Saito. J’aurais voulu qu’elle ait une route.

Et les routes, parlons-en. Je suis sûre que même les joueuses hétéros auraient préféré sortir avec Domina plutôt qu’avec… certains des mecs qui vont suivre.

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On commence pas trop mal avec Radius. Vous savez déjà que Kazuha est l’incarnation de l’épée Almighty. Ce que je n’ai pas précisé, c’est qu’elle fait partie d’une trinité composée de deux autres épées presque aussi puissantes: la Shadow’s Edge et la Divine Blade of Light. Radius possède la première.

Il va tomber par hasard sur l’héroïne alors qu’elle est en train de se faire attaquer, et va la sauver d’une mort certaine. Les deux vont très vite se recroiser dans le monde réel, et là, Radius, qui a déjà fait sa bonne action du jour, envoie chier Kazuha et lui dit clairement qu’il ne veut plus jamais la voir.

Alors vous vous doutez que j’ai eu beaucoup de mal avec cette route au début, parce que Radius était infecte, très agressif. Et il ne savait pas trop ce qu’il voulait parce qu’autant il était super méchant et avait l’insulte facile les trois quart du temps, autant il ne pouvait se résoudre à laisser Kazuha livrée à elle-même et lui venait quand même toujours en aide.

Finalement, on apprend à le connaître, on découvre son passé, et lui s’adoucit et s’ouvre à l’héroïne, ce qui aide à mieux comprendre ses actions et le rend un peu plus attachant. Alors certes, il tombe amoureux un peu vite et j’ai trouvé que ça sortait de nulle part, mais à partir de ce moment-là, il devient beaucoup plus mignon.

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Bonne mentalité !

Toute sa route et son personnage sont assez clichés mais… parfois, c’est ce qu’on aime. Il faut savoir que dans la vraie vie, c’est un idol, et c’est en partie pour ça qu’il est beaucoup sur la défensive et qu’il a tendance à partir du principe qu’on s’intéresse non pas à lui mais à l’image qu’on se fait de lui. Cliché. Mais j’ai pas détesté. Je dirais même que c’est l’une des trois meilleures routes, malgré ses débuts difficiles, et certains éléments de son histoire qui sentaient le réchauffé.

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Celui qui détient l’autre épée, la Divine Blade, appartient au camp adverse et répond au nom d’Astrum. Il tombe tout de suite sous le charme d' »Amadeus », et la prend sous son aile 😉 (c’est drôle parce que c’est un ange) (il a des ailes d’ange) (il la prend sous son aile… d’ange) (haha). Elle et Hiroya sont donc accueilli au « Celestial Palace », le quartier général des anges.

C’est ma route préférée, elle est… tout ce que je voulais qu’elle soit.

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9 jours perdus sur Norn9.

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Norn9: Var Commons, sorti sous le nom de « Norn9 ~Norn + Nonette~ » au Japon en 2013.

J’ai toujours du mal à dire que j’ai détesté un visual novel après avoir passé autant de temps dessus. A force d’heures et d’heures passées avec ces personnages, je m’y attache toujours un peu quand même, à eux et leur univers, même si parfois, il faut voir la vérité en face!, je me suis profondément ennuyée avec un jeu. C’est exactement le cas avec Norn9.

Et je vous préviens, ma politique, c’est… si j’aime, je spoil pas parce que je tiens à ce que vous découvriez les choses par vous-mêmes, et si j’aime pas, je me fais plaisir, je vous raconte tout pour que vous n’ayez justement pas à vous infliger ça.

Norn9 commence avec Sorata. Regardez-le bien parce qu’une fois le prologue terminé, vous allez tellement peu le voir que vous risquerez d’oublier qu’il est sur le vaisseau. Sorata, donc. Jeune garçon, en sortie scolaire. Il ne prête pas attention à la visite guidée, quand soudain, il entend une chanson qui ne semble atteindre que ses oreilles à lui, et ni une ni deux il est téléporté à l’ère Taishou. Là, il fait la rencontre de la jeune Koharu, qui lui proposera de la rejoindre au bord d’un mystérieux vaisseau rassemblant tout un groupe de jeunes aux pouvoirs allant de la télépathie à la création de barrières protectrices. Ils partent pour un voyage sur les ordres de « The World », une organisation chargée de la paix dans le monde.

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D’entrée, ce qui m’a tout de suite plu, c’est que le jeu a non pas une, ni même deux, mais trois héroïnes ! Je ne sais pas si on peut dire que c’est du jamais vu, mais en tout cas, moi, c’est la première fois que je vois ça.

Koharu est la première dont on fait la connaissance. Elle a vécu toute sa vie isolée à cause de son pouvoir. Manque de contact humain oblige, elle a beaucoup à apprendre niveau relation sociales, et est assez naïve du monde qui l’entoure.

Typiquement le genre de personnage que je déteste !! Enfin, je simplifie; Koharu en elle-même n’est pas détestable, mais le cliché de la fille qui vivait coupée du monde, c’est toujours la bonne excuse pour rendre le personnage ultra-innocent et en faire ce genre de ~vierge effarouchée~ devant qui on fait plein de remarques graveleuses qui lui passent au-dessus de la tête et qui rougit à la moindre idée d’un baiser. Elle est quand même attachante, et se révèle être très capable!, mais elle incarne un archétype qui m’horripile et elle méritait mieux.

Mikoto, c’est la gosse de riche aux grandes responsabilités, un peu hautaine mais toujours là pour les autres. Elle protège le vaisseau à l’aide de son pouvoir.

Quant à Nanami, elle pourrait d’abord donner l’impression qu’elle est froide et Ayanami Rei-esque, mais… pas tant que ça. Elle n’est pas très bavarde mais elle est rigolote et sociable bien qu’elle évite de trop s’attacher. *spoil*Et son pouvoir, c’est de rendre les gens amnésiques !! si subversive comme héroïne ! pour une fois que les rôles sont inversés !*fin*.

Quoi qu’on pense de chacune de ses héroïnes, elles ont chacune une personnalité bien distincte (et même une voix ! une denrée si rare pour les héroïnes d’otome games !), ce qui nous évite déjà la coquille vide faisant guise de « self-insert ». Et comme elles ont chacune trois potentiels copains, ça fait plein de routes ! plein de possibilités ! Je sentais que j’allais bien m’amuser.

Mais c’était un piège.

On a beau voir l’histoire à travers les yeux de trois héroïnes différentes, et avoir autant de copains qu’on veut, à force, on commence à la connaître par cœur, et ça se répète et se répète et se répète… Et quand y’a de petites différences, elles n’ont aucun sens et rendent l’histoire encore plus absurde qu’elle ne l’est déjà.

On reviendra à l’histoire plus tard. Passons d’abord en revue les routes. J’ai d’abord fait toutes les routes de Koharu, puis toutes celles de Mikoto, et enfin Nanami, mais !, je ne vous conseillerais pas de faire pareil. Pour profiter un maximum du jeu, il vaut mieux garder Masamune, Ron, et Natsuhiko pour la fin. Sur ce…

 

Les prétendants de Koharu sont Kakeru, Senri et Masamune. Je sentais déjà que j’allais me faire chier parce qu’aucun personnage ne me plaisait… et ça n’a pas loupé.

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Mon premier otome game sur PS Vita! Code: Realize ~Guardian of Rebirth~

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Il était temps ! Avec de plus en plus d’otome games qui arrivent sur Vita, ce n’était plus qu’une question de temps avant que je ne craque. Une fois que ce fut chose faite, j’ai tout de suite jeté mon dévolu sur un titre qui me faisait de l’œil depuis plus trop longtemps: Code: Realize ~Guardian of Rebirth~. Sorti en 2014, et arrivé chez nous en 2015 grâce à Aksys Games.

Ce qui m’attirait, c’était avant tout le graphisme. C’est signé Otomate, donc c’est joli, c’est propre, et là l’univers me plaisait tout particulièrement; l’histoire se déroule dans un Londres version steampunk assez cool, les personnages sont inspirés de héros de romans célèbres ou de figures historiques,… Pas mal, tout ça !

Par contre, je vous avoue que je ne connaissais pas grand chose de l’histoire; j’essaie toujours d’en savoir le moins possible avant de commencer pour n’avoir que des surprises.

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Il s’avère qu’on y suit Cardia, une héroïne qui, comme vous vous en doutez sûrement, est amnésique ! Les seuls souvenirs qui lui restent sont ceux de ces deux dernières années. Années qu’elle a passée seule et abandonnée dans un manoir délabré, dont son père, dont elle ne sait rien non plus, lui a interdit toute sortie. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle se doit de vivre isolée, car elle est un « monstre ». En effet, un poison parcourt son corps et tout ce qu’elle touche… fond. Donc ça, c’est un peu embêtant, vous vous imaginez bien. Comme si ça ne suffisait pas, elle a cette espèce de diamant incrusté sur sa poitrine, l’Holorgium. Elle s’en passerait bien.

Un jour, l’armée débarque chez elle avec pour projet « d’emprisonner le monstre », mais elle se fait sauver par le gentleman cambrioleur Arsène Lupin. Par son biais, elle apprend que son père n’est autre qu’Isaac Beckford, un génie de renom qui a fait de Londres ce qu’elle est aujourd’hui, tant et si bien qu’on l’appelle le « Prométhée des temps modernes ». Par contre, ça tombe mal pour notre Cardia, il a disparu.

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Une histoire qui s’étend sur 13 chapitres, les 8 premiers appartenant à la « common route ». On y fait connaissance avec les différents personnages, on voit leur petit groupe se former, et des amitiés se créer. Chacun d’entre eux ont des objectifs différents, mais tous ont quelque chose qui les lie à Isaac.

Alors… il se passe beaucoup de choses mais l’ensemble reste cohérent, et j’ai beaucoup aimé que Code:Realize s’attarde autant sur l’histoire avant de s’attaquer à la romance. Evidemment, si je joue à un otome game, je ne suis pas opposée à de la romance, je suis même là pour ça, mais c’est toujours agréable quand il y a un scénario solide autour, et que ça n’empêche pas pour autant que ça soit une histoire d’amitié où les personnages se rapprochent et forment une équipe soudée.

On passe aussi beaucoup de temps sur l’héroïne, la vérité sur son identité, et son passé,… pour le coup, ce n’est pas qu’une coquille vide ! C’était pas gagné mais, pour sa défense, elle a vécue une vie d’isolation sans aucun contact humain; une fois bien entourée, elle « prend vie », elle s’ouvre et exprime toutes sortes d’émotions, elle apprend aux côtés de ses compagnons et en ressort indépendante,…

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La barre est placée si bas pour les héroïnes d’otome game qu’il suffit de peu qu’on trouve qu’une héroïne est forte, et qu’elle a du caractère,… Cardia est sans aucun doute au-dessus de la moyenne, bien meilleure que ce qu’on a l’habitude de voir. Elle est débrouillarde, elle prend des initiatives et elle se bat. Elle a même un pantalon !? C’est un personnage « entier », elle est attachante et ce n’est pas juste un avatar où le joueur peut se projeter.

On peut encore mieux faire, on peut toujours mieux faire; Cardia reste très douce, et innocente (surtout quand il s’agit de sexe; tous les sous-entendus lui passent au-dessus de la tête),… je trouve qu’elle incarne quand même bien l’idéal de la fille docile, naïve et « pure ». Et les romances ont beau être bien écrites, on n’échappe pas à des petites pointes d’hétéronormativité et de sexisme à base « c’est le devoir d’un gentleman de protéger une jeune demoiselle » pour citer l’exemple le plus récurrent.

Mais je pourrais presque fermer les yeux dessus parce que Cardia apparaît vraiment comme l’égale des hommes qui l’entourent: elle prend part à toutes les missions qu’ils rencontrent, elle n’est jamais spectatrice et est considérée de tous comme capable. Y’a toujours des héroïnes qu’on a envie de secouer, mais elle, jamais, elle prend toujours les choses en main !

Et ce n’est pas le seul personnage a être rafraîchissant comparé à ce qu’on nous sert d’habitude. Code:Realize propose en tout cinq routes, cinq ~prétendants~ différents, et aucun d’entre eux n’est un connard ! C’est presque trop beau pour être vrai quand on est habitués à ce qu’il y ait toujours au moins un personnage qui traite l’héroïne comme de la merde et/ou qui soit à la limite de l’agression sexuelle.

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Meurtre DRAMAtique re:fanservice.

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Voilà de ça une semaine, je vous parlais de DRAMAtical Murder, populaire BL game de Nitro+CHiRAL. Pas convaincue, un peu déçue, on ne peut pas dire que j’ai spécialement aimé. Alors, en toute logique, je me suis aussitôt attaquée à sa suite ! DRAMAtical Murder re:connect, sorti un an plus tard; c’est en fait un « fandisk », un contenu additionnel pour explorer davantage les différentes fins proposées dans le jeu original, et faire plaisir aux fans. Ce n’est donc pas une suite à proprement parler, mais plutôt une expansion.

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Le menu se présente sous forme de RPG. Les coffres au trésor mènent à plein de petits bonus sympathoches sur lesquels on aura l’occasion de revenir plus tard. On peut directement choisir la route qu’on va lire en sélectionnant l’espèce de « tourbillon » coloré de notre choix. On a ensuite la possibilité de choisir entre lire la suite de la good end, ou de la bad end, et… on reprend directement où on s’était arrêté dans DMMd.

En soi, le concept est assez sympa, mais qu’on se le dise tout de suite: ce jeu n’est qu’une bonne excuse pour voir plus de culs. Que ça soit dans les good ends ou les bad ends, y’en a partout ! C’est un mal pour un bien, on avait vraiment pas besoin d’approfondir les bad ends si c’était pour y caser un viol à chaque fois. On se rassurera en se disant qu’elles ne sont pas complètement sans intérêt parce que pour la première fois, on a l’occasion d’alterner entre le point de vue du personnage dont on joue la route et celui d’Aoba; ça permet de mieux comprendre certaines fins.

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Les routes sont courtes, le seul choix qu’on a à faire dans chacune des good ends ne servira qu’à influencer le déroulement des ébats d’Aoba et son mec. Deux scènes de sexe possibles, donc.

J’ai repris le même ordre que la dernière fois, et ai donc commencé avec Koujaku.

Pas grand chose à dire sur Koujaku. C’est un type bien. Il rend un service au monde entier en coupant le mullet d’Aoba, il lui fait tendrement l’amour dans la salle de bain, il lui tient la main avant de jouir, que peut-on demander de plus de ce jeune homme.

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Le chien est le meilleur ami de l’homme: DRAMAtical Murder.

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Il y a de ça une semaine, j’écrivais sur No, Thank You!!!, un visual novel BL qui, contre toutes attentes, s’adresse à un public masculin, et… autant dire que ce n’était pas glorieux. Aujourd’hui, revenons à quelque chose de plus familier, du bon vieux BL classique, avec un titre que tout le monde connait: DRAMAtical Murder. Je ne veux pas trop m’avancer, mais je crois que c’est le plus gros titre de Nitro+CHiRAL.

Comme CLOCKUP, Nitroplus est un développeur qui fait principalement dans l’eorge et dont vous connaissez sûrement Steins;Gate, Saya no Uta, ou au moins leur mascotte, Super Sonico,… qui a décidé un beau de s’attaquer au marché du BL, ce qui a donné naissance à la filiale Nitro+CHiRAL, s’adressant à un public féminin amateur de romances homosexuelles, et… chacun de leurs titres ont connu une certaine popularité. De Togainu no Chi en 2005 à Sweet Pool en 2008 en passant par Lamento en 2006.

En 2012, il y a le fameux DRAMAtical Murder, grosse fanbase, et des adaptations en manga et en anime qu’on ne recommandera pas forcément mais qui témoignent de sa popularité.

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Tu vas être surpris.

J’imagine que tout le monde a déjà entendu parler de DMMd, mais si vous n’y avez pas joué, savez-vous seulement de quoi ça parle ? Parce que personnellement, en lançant le jeu, je me suis rendue compte que je n’en avais aucune idée.

Je savais juste que le personnage principal s’appelait Aoba. Hé bien, il se trouve qu’il appartient à un univers très complexe, tenez-vous prêts.

L’histoire se déroule dans un futur proche, au Japon, sur l’île de Midorijima. Coin très paisible jusqu’à ce qu’elle soit rachetée par Toue Inc., une puissante entreprise qui a transformé les trois quarts de l’île en une espèce de ville artificielle réservée à l’élite, et qu’on appelle Platinum Jail. Les habitants de Midorijima qui se sont opposés au développement de l’île et qui ont refusé de déménager hors de celle-ci se sont retrouvés dans l’Old Resident District. 

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Voilà quoi ça ressemble.

Et dans ce district, c’est un peu la misère; délaissé par le gouvernement, terrorisé par la police et dirigé par les yakuza, on y voit aussi beaucoup de guerres de gangs, gangs qui se sont créés autour de jeux. Au départ, il y avait ce qu’on appelle Rib, puis la plupart des jeunes sont passés à autre chose quand le jeu de réalité virtuelle Rhyme a fait son apparition: y’a des guerres entre les deux camps, une rumeur sur des joueurs de Rib qui disparaissent, Rhyme qui va trop loin avec des gens qui s’adonnent au Drive-By, une partie de Rhyme non encadrée, sans règles, où les dégâts pris dans le jeu affecte le corps du joueur dans la réalité.

Autres spécificités de l’univers: les habitants ont tous des Allmates, des sortes de robots qui ont une apparence d’animaux de compagnie. Ils servent de compagnon, de GPS, de tablette, et, pour ceux qui y participent, d’ « arme » dans Rhyme. Tout le monde a aussi un Coil, une montre qui, dans le monde de DMMd, remplace les téléphones portables.

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L’Allmate d’Aoba, Ren.

Néanmoins, notre protagoniste ne prend pas part à ces gangs, jeux et autres nids à problèmes, il demande juste à mener une vie paisible. Il travaille dans un petit magasin, une sorte de dépôt-vente, « Heibon », et tout est plutôt tranquille pour lui, à l’exception de quelques clients qui le harcèlent, et l’appellent non pas pour lui acheter quoi que ce soit mais pour entendre sa voix.

Ça ne serait pas intéressant s’il continuait à couler des jours heureux, alors ce calme va très vite être perturbé.

J’espère que vous me suivez encore. Au début, j’ai eu beaucoup de mal à tout assimiler, on nous présente plein d’éléments d’un coup et on ne s’y retrouve pas tout de suite. Et encore ! ce n’est pas grand chose à côté de ce qui va suivre.

Pour vous résumer l’histoire du mieux que je peux sans trop entrer dans les détails, disons que… Mizuki, un ami de longue date d’Aoba, fait part à ce dernier des mystérieuses disparition au sein de sa team de Rib, DRY JUICE. Entre temps, Aoba sera entraîner dans un drive-by, et il aura à peine le temps de se remettre de ses émotions qu’il se fera enlever. Et. Il aura à peine le temps de se remettre de ses émotions-là que sa grand-mère se fera enlever. Les coupables ? La team rivale de DRY JUICE, Morphine. En voulant sauver sa mamie, Aoba se découvre un pouvoir lui permettant de contrôler l’esprit des gens, voire de complètement le détruire. Il en apprend plus sur lui-même, le passé qu’il avait oublié, et les intentions de Toue, qu’il décide d’aller arrêter en s’infiltrant à Platinum Jail.

Pendant tout ce temps, il reçoit aussi des messages et des applications louches envoyés par on ne sait trop qui, des appels à l’aide et des démos de jeux qui font office de « prédictions ».

 

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Au cours de ses mésaventures, Aoba va se constituer une petite clique, et c’est avec un de ces jeunes hommes qu’il se rendra à Platinum Jail. A ce moment, l’histoire se départage en différentes branches.

J’avoue avoir des difficultés à être concise mais là, pour le coup, croyez-le ou non, ce n’est pas ma faute !! Comme vous pouvez le constater, il se passe beaucoup de choses dans ce jeu, un peu trop même. Comme pour l’exposition, on a du mal à suivre. De nombreuses péripéties s’enchaînent, et pas de manière très fluide, on ne comprend pas toujours les motivations des personnages,… je trouve qu’on a vite fait de s’y perdre, et ça m’a laissé une impression de fouillis. Et ça ne s’arrange pas avec la suite !

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NO, THANK YOU!!!, du BL pour mecs ?

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Est-ce que le nom « CLOCKUP » vous dit quelque chose ? C’est un développeur d’eroge, erotic games, jeux pornographiques, vous voyez le genre. L’entreprise est à l’origine de chef-d’œuvres, tels que euphoria, Ero Manga! H mo Manga mo Step-up ♪, ou encore Please R❤pe Me!. En 2013, CLOCKUP veut élargir ses horizons et faire ses premiers pas dans le très profitable marché du ~boys love~, et ainsi est né la société sœur « parade », et avec elle, leur premier « BL game »: NO, THANK YOU!!!. Et qu’est-ce que ça donne quand un développeur spécialisé dans les jeux 18+ pour mecs hétéros touche au « yaoi » ?

Le résultat est à mi-chemin entre l’eroge pour public masculin et le jeu BL pour public féminin, à la frontière du nukige. Avec parade, le but de CLOCKUP est de s’attirer un nouveau public féminin, les fameuses « fujoshi », mais il n’oublie pas pour autant son public initial et le résultat est un visual novel s’adressant quand même fortement aux hommes. C’est un peu dans la même optique que Mangagamer l’a licencié en 2015: proposer quelque chose pour un éventuel public féminin amateur d’histoires homoérotiques, tout en s’assurant que leur public de base, masculin, puisse quand même y trouver son compte.

Voilà pour vous donner une idée de quel genre de jeu c’est. Dans le même genre, vous êtes peut-être plus familiers avec le titre Hadaka Shitsuji (qui, d’ailleurs, sortira aussi chez Mangagamer très prochainement).

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Un BL qui prend en compte le « male gaze » a donc ses particularités par rapport à un BL « classique ».

  • Déjà, à l’instant, je disais que c’était à la frontière du nukige. Parce que contrairement à ce qu’on pourrait croire, les eroge ont beau être à contenu pornographique, il y a quand même une histoire, et les scènes de sexe y sont, croyez-le ou non, secondaires. Dans certains jeux, on peut même les zapper ! Alors que les visual novels dit « nukige », le scénario passe au second plan, tout l’intérêt est d’avoir de quoi se masturber. No, Thank You!!!, qu’on va commencer par abréger NTY, a quand même une histoire, qui n’est pas là juste pour faire joli, mais le sexe est très présent; chaque route a autour de 8 scènes de sexe. Et on ne tourne pas autour du pot. Qui plus est, c’est très graphique, et détaillé, explicite.
  • Le protagoniste est d’ailleurs hypersexuel, son but est de s’envoyer en l’air, et le plus possible. Aussi, c’est un « top », il prend toujours l’initiative, ce qu’on constate très rarement chez les protagonistes de BL « classiques ».
  • Les personnages sont loin des « bisounen » qu’on voit d’habitude, ils sont plus baraqués, poilus, et âgés. Le style se rapproche davantage du manga gay (« bara », terme qui, bien que désuet, vous parle peut-être plus) que du boys love.
  • Que de sexe sans sentiments, pas de romance ici. Pas mal de rapports non consentants aussi, et je sais que le BL n’y est pas étranger mais dans ce jeu c’est très récurrent, et ça va parfois jusqu’au viol, on sent bien l’influence des eroge.

J’aurais l’occasion de revenir sur certains points au cours de cet article, mais avant ça… j’ai dit qu’il y avait une histoire, il serait peut-être temps d’en parler!

On incarne un dénommé Haru. Evidemment, il est amnésique.

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On change pas une équipe qui gagne.

En sauvant un type qui allait se faire écraser, il perd la mémoire. Reconnaissant, celui qu’il a sauvé, Inui Kouichi, paye ses frais d’hospitalisation, et, en attendant qu’il se souvienne de qui il est et d’où il vient, lui offre un logement et un job dans le bar dont il est propriétaire. Mais « sotano » n’est pas un simple bar, c’est aussi une agence de détective privé…

Le jeu est divisé en 5 chapitres, chacun consacré à une enquête différente. Chose que vous devriez savoir avant de jouer: le ton est léger, mais les thèmes abordés sont très sombres. Stalker, trafic de stupéfiants et snuffs movies, maltraitance d’enfants, prostitution, inceste, maltraitance d’enfants, et j’en passe.

Il y a 4 routes, avec chacune deux « bad ends » et une « true end ». Et la spécificité de NTY, c’est que, oui, vous êtes présentés à des choix à différents moments du jeu, mais ce qui influe vraiment le cours de l’histoire, c’est si oui ou non vous appuyez sur le bouton « NO, THANK YOU!!! ».

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Avant de commencer à jouer, je ne comprenais pas trop le concept, donc je vais l’expliquer du mieux que je peux. En gros: de temps à autres, ce bouton, dont le jeu tient son nom, apparaîtra à gauche au haut de votre écran. Vous devrez alors analyser la situation et comprendre ce à quoi vous pouvez, ou non, dire « non, merci!!! », et selon si vous utilisez ou ignorez le bouton, l’histoire changera. (Faites toujours une sauvegarde avant de prendre votre décision, c’est parfois dur de savoir à quoi elle mènera.)

Et si déjà on parle du système, voilà d’autres options intéressantes:

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Choisir où éjaculer.

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Régler la pilosité des personnages.

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Notons que le NTY a au-delà de 3000 CGs ! Mais on y compte les nombreuses variations d’un même CG, et il faut aussi préciser que c’est quasiment que des scènes de cul, y’a très peu de CGs en dehors de ça (quand je vous dit que ça se rapproche du nukige…). Au moins, vous n’y verrez aucune mosaïque: le jeu est censuré au Japon, mais pas dans la version de Mangagamer !

Enfin, tous les personnages sont entièrement doublés, même les plus insignifiants ! On a même la possibilité d’enregistrer nos lignes préférées dans « voice collection ». Alors ça… j’en ai bien profité pour sauvegarder toutes les meilleures répliques du jeu……

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Mais revenons à l’histoire, parce que c’est bien beau tout ça mais on ne sait toujours pas ce que le jeu vaut!

Le scénario est correct. Rien de transcendant dans l’écriture, mais j’ai trouvé qu’on ne s’ennuyait pas, que tout s’enchaînait assez bien,… Deux choses m’ont particulièrement plu. La première, c’est qu’il y a quand même un peu de réalisme à toutes ces situations: ça ne se termine pas toujours bien, et parfois il faut prendre la décision la plus dure dans l’intérêt de ceux qu’on veut aider. L’autre, c’est qu’après être arrivé à la fin de notre premier route, on redécouvre l’histoire.

Déjà, quand on approche de la fin, le ton, jusqu’alors humoristique et léger, change radicalement, et devient beaucoup plus sérieux. On en apprend un peu plus sur Haru et sa véritable identité. Le retournement de situation est assez surprenant à la fin de la première route ! Et l’atmosphère des suivantes est complètement différente maintenant qu’on en sait un peu plus sur Haru et ses intentions. A chaque nouvelles routes, on apprend de nouvelles informations et le mystère autour des personnages se lève. Ca évite que ça soit trop répétitif, et en plus, on a l’option de skip le texte déjà lu dans d’autres routes; comme ça, on avance plus vite et on est sûr de rien rater en y allant trop vite avec le bouton skip.

Donc j’ai apprécié que l’histoire ait plus à offrir que ce qu’elle laisse paraître au premier abord. Bon, je vous cache pas que ça valait pas forcément le coup, l’histoire n’est pas spécialement bien ficelée, ni très bien construite, mais hé, j’apprécie le twist.

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En vrac: Killing Stalking, The Men of Yoshiwara: Ohgiya, et Shimanami Tasogare.

Normalement, je vous parlerais de mes récentes découvertes dans un Slice of Life, mais les mois de janvier-février ne sont pas propices à des SoL normaux, entre bilan de l’année et anniversaire du blog. Du coup, je vous propose un article rassemblant ce qui m’a marqué dernièrement, et dont j’ai envie de discuter avec vous.

Premièrement, Killing Stalking, un nom auquel vous n’avez certainement pas échapper ces dernières semaines. La hype en est presque envahissante, et à force de revoir le titre surgir inlassablement dans ma TL, ça a attisé ma curiosité; voilà comment je me suis retrouvée à enchaîner tous les chapitres disponibles en quelques heures.

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Malgré son ~omniprésence~, je ne savais pas trop à quoi m’attendre au niveau de l’histoire; c’est d’ailleurs pour ça que je me suis lancée sans trop attendre, je voulais en savoir le moins possible et lire avant que le webcomic ne prenne encore plus d’ampleur et que je sois spoilée de toutes part !! Vu le titre, je savais quand même que j’allais avoir affaire à une histoire de stalker, et ça n’a pas manqué: il s’appelle Yoon Bum, il nourrit une obsession pour le garçon le plus populaire de son université, Sangwoo. Un beau jour, il arrive à pénétrer dans la maison de ce dernier, et là!, plot twist, Yoon Bum et moi sommes tombés de haut: il s’avère que « l’homme parfait » enlève des jeunes filles pour les torturer et les tuer dans sa cave. Et le pire reste encore à venir pour Bum qui a à peine le temps de réaliser ce qu’il vient de découvrir que Sangwoo le surprend et le frappe à grands coups de batte.

t014A chaque page, ça devient un peu plus horrifiant… mais c’est tellement prenant ! J’aime bien ce genre de thrillers, et celui-ci est particulièrement bien écrit; j’ai tout le temps des sueurs froides, et à chaque fois que je crois que la situation ne peut pas empirer, le contraire m’est instantanément prouvé. Certaines scènes avaient l’air de venir tout droit de mes cauchemars, j’étais à bout en lisant le chapitre 7.

J’étais à moitié-surprise (mais complètement choquée quand même) de voir la relation de Sangwoo et Bum qualifiée de romantique (!!). Plus rien ne devrait m’étonner depuis Lolita, mais quand même… Et d’un autre côté, je crois que c’est ce qui me plait bien dans Killer Stalking. Sangwoo est humain, c’est un tueur en série qui semble ne plus avoir une once de compassion en lui, mais il n’est pas sans faiblesses, on le voit paniquer, rougir, parfois il est gentil et attentionné, on lui découvre une enfance difficile,… c’est ça qui fait le plus froid dans le dos, on est obligés de voir une vérité terrible en face: ce n’est pas un monstre mais bien un humain. Et Bum a beau l’avoir vu commettre les pires horreurs, il le met toujours sur un piédestal, il a conscience de la situation dans laquelle il est et veut y mettre un terme mais d’un autre côté se sent spécial aux côtés de Sangwoo (qu’il idolise encore malgré tout), parfois il a l’impression qu’il n’est pas si mauvais, et c’est terrifiant de le voir comme ça parce que ça existe dans la vraie vie. Rien n’est romantisé, bien au contraire, mais j’imagine que, quand même Bum lui laisse le bénéfice du doute, le lecteur a envie de faire de même.

Le nombre de personnes qui tombent dans le piège!!!, et qui en arrivent à interpréter ça comme autre chose qu’une relation au-delà du malsain!!!, n’en reste pas moins effrayant.

Mais j’ai l’impression que ça s’applique surtout aux plus jeunes lecteurs, et je ne peux pas non plus m’empêcher de penser que s’il n’y avait pas un tel fétichisme des relations M/M, beaucoup moins de gens « shiperaient » les deux personnages.

Quoi qu’il en soit, j’adore, j’en veux plus, et j’appréhende de savoir où Koogi, l’auteur, va nous mener. Le titre parle de lui-même, c’est aussi (voire plus) malsain et violent qu’on peut s’y attendre, parfois gore, quelques fois sexuel, alors probablement pas à mettre entre toutes les mains, mais si vous aimez ce genre de truc, vous allez être servis.

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J’avais aussi envie de faire cet article pour vous parler de l’otome game auquel je joue en ce moment: The Men of Yoshiwara: Ohgiya. Je ne comptais pas lui consacrer un article entier parce que je n’ai pas tant à dire dessus, même si je dois avouer que c’est une plutôt agréable surprise. Il est disponible sur Steam depuis avril 2016; j’étais au courant de sa sortie mais je n’avais pas l’intention de l’acheter puisque j’avais déjà jouer à son cousin, Kikuya (j’en parle d’ailleurs dans cet article), et ça ne m’avait pas du tout convaincue. Mais… il se trouve qu’Ohgiya était en promo, et j’ai discuté avec une fille sur Twitter qui m’a dit qu’il était pas si mal, alors j’ai craqué.

Le concept discutable est toujours le même: ça se déroule dans le « quartier des plaisirs », Yoshiwara, et on tombe amoureuse d’un prostitué, sauf que cette fois-ci on incarne une jeune fille riche, héritière de la prestigieuse famille Somei, qui a pour obligation de se rendre à la maison close Ohgiya pour tomber enceinte, et assurer sa descendance. Rappelons que dans le monde de Men of Yoshiwara, le « quartier chaud » se trouve sur une île où n’habitent que des femmes; les garçons sont vendus très tôt aux maisons closes.

Je dois quand même lui accorder que c’est un niveau au-dessus de Kikuya. Kikuya qui, malgré tout ce qu’on peut en dire, avait des graphismes superbes; Ohgiya le bat rien qu’à ce niveau-là, avec un chara-design bien supérieur. Quoi que ça dépend des goûts de chacun, mais dans cet opus j’ai trouvé tous les personnages très beaux, alors que dans Kikuya, peu m’attiraient. Même l’héroïne a beaucoup plus de charme (elle a même des yeux !, fantastique upgrade). Aussi, la traduction est bien meilleure, et l’encodage beaucoup plus propre; les fautes sont minimes, et on peut passer outre.

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Ce que je peux lui reprocher par rapport à son prédécesseur, c’est qu’il est plus court, il y a moins de routes, mais le fait que les dites routes soient mieux écrites compensent largement. Je pense terminer Ohgiya, c’est pour dire !, alors que je n’avais terminé que deux routes de Kikuya. J’avais assez bien avancé dans toutes les autres, mais j’avais du mal à accrocher, tandis que là il ne me reste que deux routes à finir, et j’ai l’intention de les jouer, parce que pour le coup les histoires sont moins linéaires, c’est un cran plus travaillé, de même pour les personnages qui sont plus attachants. J’ai eu un coup de cœur pour Ahega !

Après, c’est toujours pas ce qui se fait de mieux en matière d’otoge, mais c’est correct. J’ai passé un bon moment à y jouer; ce titre n’est pas un indispensable, mais je vous le recommanderais si vous êtes déjà des habitués de ce genre de jeux et que vous voulez passer le temps (attendez juste des soldes sur Steam…) !

tasogareFinissons en beauté sur un manga de Kamatani Yuhki, j’ai nommé Shimanami Tasogare. Ses thèmes LGBT ont laissé penser une amie que ça pourrait m’intéresser… et elle avait vu juste !

« Tu regardes du porno gay ? » Le monde de Tasuku Kaname s’écroule, son secret est à deux doigts d’être révélés, et les rumeurs font le tour de la classe. Se sentant incapable de vivre dans un monde où il est « out », Tasuku veut en finir. Mais alors qu’il se tient au bord d’une falaise, il aperçoit une jeune femme sauter dans le vide depuis la fenêtre d’une maison. Il s’y précipite, pour finalement découvrir qu’ « Anonymous » n’a aucune égratignure. La mystérieuse jeune femme lui propose alors de venir passer du temps dans le lounge dont elle est propriétaire, lui expliquant que beaucoup de gens « comme lui » le fréquente.

Et effectivement ! Shimanami Tasogare nous invite à découvrir les difficultés mais aussi les joies du quotidien de personnages LGBT, à commencer par son héros, Tasuku, qui craint plus que tout les jugements homophobes et peine encore à s’accepter et s’assumer.

tasogare2La publication du manga a démarré en 2015, une dizaine de chapitres en sont déjà disponibles.

Dans les premiers, on fait connaissance avec Haruko. Le naturel avec lequel elle parle de son homosexualité est très rafraîchissant !, sûrement autant pour le lecteur que pour Tasuku qui, pour la première fois, rencontre quelqu’un comme lui, avec des expériences similaires, et, qui plus est, a surmonté la plupart de ses craintes, et vit maintenant sur un petit nuage avec sa femme, Miki.

Cela dit, Miki n’en est pas vraiment au même stade qu’Haruko: elle n’est finalement out qu’au sein de la communauté gay, et n’a, au début, aucune intention de faire son coming out à ses parents, ne voyant aucune utilité à « créer des problèmes ».

J’ai été très touchée par cette storyline, elle m’a parlé; je pense qu’elle peut d’ailleurs parler à beaucoup de monde. C’est important de montrer que chacun fait son coming out à son rythme, que certaines personnes ne ressentent pas le besoin de le faire à leur entourage et c’est parfaitement acceptable. Le manga ne cache pas toutes les difficultés qu’être « out » dans une société conservatrice représente, mais met un point d’honneur à montrer au travers d’Haruko et Miki qu’être gay n’est pas synonyme d’une vie de malheur et de solitude, mais qu’au contraire on peut très bien vivre heureux avec la personne qu’on aime.

L’histoire concentre ensuite sur Misora, et touche cette fois-ci à la transidentité. Misora est un garçon, mais quand il passe la porte du lounge, il revêtit des robes, porte des perruques, s’applique du maquillage, et se présente telle une fille. Encore au tout début de la puberté, il se découvre, et ne se comprend pas très bien. Il se sent incompris, et perdu, il ne sait plus très bien s’il est un garçon, une fille,… les deux, ou aucun des deux.

C’est peut-être la première fois que je vois le sujet aussi bien traité, la complexité de l’identité de genre est bien explorée, et Misora met tout de suite au clair qu’il n’y a aucune « cause », aucune « raison » à son identité, c’est juste qui il est.

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Lae mangaka étant x-gender, il ne fait aucun doute que ces sujets lui tiennent à cœur et iel fait un excellent travail à dépeindre la réalité des personnes LGBTQ+ au Japon, et à sensibiliser les lecteurs aux différents genres et orientations sexuelles en les représentant de manière réaliste et en déconstruisant les idées reçues. Il y a quelques années, j’avais lu un autre de ses manga, Shounen Note, qui traitait de thèmes similaires mais de manière moins directe.

Shimanami Tasogare est un manga très prometteur, avec des dessins magnifiques, certaines planches sont à couper le souffle (la première que j’ai utilisé pour illustrer cet article en est un bon exemple), un coup de cœur à suivre de très près. On croise les doigts pour une licence, un jour peut-être !


 Ca serait un plaisir de discuter plus amplement avec vous de l’un ou l’autre titre cité dans cet article, alors n’hésitez pas à me retrouvez dans les commentaires !

OZMAFIA!!, contes de fées et mafiosi.

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Vous n’imaginez pas à quel point ça me fait plaisir de vous retrouver pour une review d’otome game ! Entre mon ordinateur qui m’a lâché pendant un certain temps, et mon budget qui ne me permettait pas d’acheter les jeux que je voulais, j’ai l’impression que ça fait une éternité que je n’ai pas joué à un otome game sur PC. Après une année à me contenter de jeux sur mobile, je suis de retour avec OZMAFIA!!, que je convoitais depuis que sa localisation avait été annoncé par MangaGamer. Attention, spoilers à l’horizon !

Développé par Poni-Pachet, il est sorti chez nous en avril 2016. On y incarne une héroïne nommée « Fuka » par défaut, qui se réveille au beau milieu d’une ruelle, sans aucun souvenirs, et chassée par un inconnu qui menace de la tuer.

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Classique.

L’amnésie, c’est monnaie courante chez les héroïnes d’otome games. Je ne comprends pas trop l’appeal. Evidemment, à chaque fois, c’est expliqué à la fin, mais le fait est qu’on se retrouve à incarner un personnage qui, pendant tout notre temps de jeu, ne se souvient de rien, pas même de sa personnalité… Et Fuka rejoint donc le cercle des héroïnes « vides », aucune jugeote, si gentille qu’elle en devient niaise, naïve et pas très prudente.

Elle est tout de suite trouvée et recueillie par la famiglia Oz. En effet, tout est dans le titre: Ozmafia!! prend place dans une ville divisée en plusieurs territoires, chacun appartenant à une « famiglia ». Les personnages sont tirés de contes de fées, ainsi on retrouve la puissante famiglia Oz, les fauteurs de trouble de la famiglia Grimm, les démunis de la famiglia Andersen, etc. Les familles se font la guerre tous les jours, excepté le dimanche. Chaque habitant de la ville doit appartenir à une famiglia, et en attendant de retrouver sa mémoire et d’éventuellement en rejoindre une, Fuka est sous la protection des Oz.

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Uma no Prince-sama !

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D’habitude, je fais un effort avec mes titres, mais là le nom du jeu se suffit à lui-même. Uma no Prince-sama est un otome game sur portable sorti cette année chez USAYA Co., disponible depuis peu dans nos contrées sous le nom de My Horse Prince.

Les princes sont toujours à dos de cheval blanc, n’est-ce pas ? C’est dans cette optique là que notre héroïne prend des vacances dans un ranch. Mais elle n’y fera pas vraiment la rencontre à laquelle elle s’attendait…

Yuuma est un cheval, mais le twist, c’est qu’il a le visage d’un ikemen. On en oublierait presque le reste de son corps…

Si vous me connaissez un peu, vous savez que je suis une grande fan d’Hatoful Boyfriend, donc quand j’ai entendu parler d’un dating sim avec un cheval, j’ai foncé. Et c’est exactement ce à quoi je m’attendais: très fun et complètement absurde. Il y a peu d’otome games qui valent vraiment le détour sur portable, c’est souvent assez limité niveau contenu, mais c’est juste le bon format pour un OVNI comme « UmaPri ».

Le jeu ne prétend pas avoir une histoire, c’est juste un concept rigolo et décalé pour passer le temps. A chaque chapitre, une activité différente s’offre à vous. Par exemple: dans le premier chapitre, vous devez taper sur les carottes qui apparaissent à l’écran pour nourrir Yuuma. De chapitres en chapitres, on suit ce même principe: on tape sur des trucs pour que notre nouveau petit-ami à sabots dépense son énergie. Pour ne pas l’en vider complètement non plus, il faut lui faire la conversation. Vous avez à chaque fois trois choix différents et selon votre réponse, vous gagnez des cœurs. Le but est de remplir la jauge pour débloquer une scène romantique et passer au chapitre suivant.

On a vite fait le tour mais ça a le mérite d’être divertissant, et personnellement c’est le genre de connerie que j’aime bien. La seule contrainte, c’est que pendant un chapitre, on peut parler à Yuuma trois fois, et après il faut attendre 30 minutes avant de pouvoir lui reparler. Mais c’est pas grand chose comparé à certains otome games qui font parfois attendre le jour suivant pour donner accès à plus de chapitres… En plus, y’a moyen de débloquer une conversation supplémentaire en regardant une pub; c’est pas mal.

Je me doute que vous êtes sous le charme (je ne juge pas!!), et ça tombe bien parce qu’il est dispo en anglais gratuitement depuis le 8 décembre sur iOS et Android !